Il était une fois une nouvelle aventure de création drôlement chouette. Une histoire de chaussures, de confection française et de savoir-faire. Il était une fois Manufacture Maurice x L’Exception. Je vous raconte !
L’Exception – ce site qui fait la part belle aux créateurs et au Made in France – m’a contactée il y a quelques semaines avec la proposition suivante : créer ma propre paire de chaussures à moi (!) pour la marque Manufacture Maurice. La proposition incluait un suivi de la production dans les usines de la marque, situées à Cholet, ainsi qu’une rencontre avec l’ensemble de la team de Manufacture Maurice, des artisans qui oeuvrent à la façon des chaussures aux responsables de la marque (ce que vous avez déjà grillé si vous me suivez sur Instagram^^).
Découvrir l’envers du décor d’une marque est, je crois, ce qui me plait le plus. Comprendre d’où vient un produit, comment il est fabriqué, parler avec les artisans qui le façonne me fascine. J’aime l’idée d’être une petite souris, un appareil photo greffé à la main pour vous emmener avec moi !
Le design
Pour créer une paire de chaussures, il faut déjà choisir son modèle. Derbies, mocassins, bottines, semelles crantées ou semelles fines… J’ai opté assez rapidement pour un mocassin / semelles crantées : j’aime ce décalage et l’aspect faussement sage qu’il induit.
Vient ensuite le choix des matières. Cette étape est, je crois, la plus compliquée… Imaginez-vous plongée au milieu d’une dizaine d’étagères, remplies de cuirs tous plus attrayants les uns que les autres… ! Du poulain, de l’agneau, des couleurs vives et chatoyantes… J’ai eu toutes les peines du monde a arrêter mon choix (et ai même failli tout changer en last minute, ce qui n’a pas manqué de faire rire mes petites camarades de jeu pour la journée, j’ai nommé Isabelle, Maëlis, Lisa, Mai, Stef, Maeva et Kate).
(Ça a l’air simple, comme ça, mais il existe à peu près 3 fois ce choix, en vrai).
Une fois que la fiche pour le suivi de la confection de la chaussure est remplie, il ne reste « plus » qu’à suivre son élaboration.
La confection des chaussures
De la découpe de chacune des pièces à la mise en boite, pas moins d’une dizaine d’étapes sont nécessaires à la création de chaque paire de chaussures. Et autant d’artisans.
Je vous la joue courte, mais en gros, il faut d’abord couper le cuir au moyen d’emporte-pièces avec une presse ou carrément à la main.
Tous les morceaux sont préparés un à un. Les artisans y posent des renforts, ils « parent » les pièces, les « compostent », ils encollent la doublure avant de les assembler.
A ce moment là, les chaussures ressemblent à ça :
Il faut ensuite « lacer » les chaussures : la technique consiste à coudre, à la main, le plateau de la chaussure.
Une fois lacée, ce qu’on appelle la tige, et qui correspond en gros (et si j’ai bien tout suivi !) à la chaussure sans la semelle est placée sur une forme chauffante et galbée au maillet. Le monteur place un contrefort à l’arrière de la chaussure, et insère la « première de montage » (oui, je suis bilingue chaussure).
Des mousses sont ensuite placées sous la tige, pour assurer un confort optimal (quand on marche dans ces chaussures, c’est tout moelleux, magique !). Une autre mousse est placée sous « la première de propreté », la semelle intérieure en cuir naturel, pour encore plus de moelleux.
Reste à nettoyer les chaussures et à peaufiner le moindre petite détail : Fabienne fignole ainsi une à une chaque paire de chaussures, à la main évidemment.
(Coucou Fabienne !)
Eh hop, il ne reste plus qu’à les mettre en boite.
Et voilà le travail, que vous avez pu apercevoir hier ! :
Du poulain noir, du cuir d’agneau bleu marine, une grosse semelle crantée archi confortable et une patte argentée.
Je les aime d’amour. Pas uniquement parce que ce sont les miennes, mais parce qu’elles m’ont permis de comprendre ce que l’excellence d’une façon made in France signifie.
Bien-sûr, elles sont chères : elles sont vendues 199 euros. C’est une sacré somme, j’en ai conscience. Mais quand on découvre l’envers du décor, on comprend le prix.
Voilà, c’est tout ! J’espère que vous avez aimé autant que moi ce reportage dans les coulisses d’une jolie marque française. Vous pouvez retrouver ma paire, mais aussi celles de mes partners in crime sur le site de l’Exception.
En bonus track, la vidéo de notre journée à Cholet :
Merci merci merci Philippe, Bee, Ingrid, Régis, Maeva et toute la team de Manufacture Maurice !
canon cette expérience ! et superbe modèle 🙂
Merci Christelle !
Quel beau reportage! ça donne envie de mettre les pieds dans ces chaussures!
Merci 🙂
Du « poulain » noir??? =S
Il s’agit d’un cuir avec de la matière rajoutée pour imiter le poil du poulain. Rassure-toi, aucun animal n’a été blessé pendant le tournage. (Si toutefois c’est le sens de ta remarque un peu cryptique :p )
Génial, passionnant, j’adore. Je suis fascinée par la fabrication de chaussures, ça me paraît tellement complexe!
Elles sont vraiment canons, Bravo !
Merci <3
Bravo pour ce beau projet 🙂 moi qui ai un blog sur le « made in France », ça m’a tout de suite interpellée 🙂
Merci Alexandra 🙂
très sympa de voir les coulisses du made in France, moi aussi j’aimerais être une petite souris à certains moments dans le monde de la création
Quelle jolie aventure cette journée. Un peu conte de fées, non? Même mieux puisque Cendrillon repart avec ses chaussures!
Oui !
Super expérience ! Quelle belle opportunité pour toi mais quelle excellente pub pour eux ;o) Ne vont-ils pas produire ta création et vendre ce modèle sous le nom de DeeDee… Ca ferait le buzz !
Oui Ludivine, cf. l’article, donc 😉
Merci pour la découverte Deedee. J’essaie désespérément de trouver un producteur de chaussure en cuir qui soient belles et cool mais aussi « responsables ». J’ai eu l’occasion de me rendre au Bangladesh cet été et de visiter les tanneries qui alimentent une grosse partie de la production mondiale de produits en cuir et c’était vraiment l’horreur…(tu peux chercher « hazaribag » sur le net, tu vas comprendre) Je sais que de très nombreuses marques de fast-fashion mais aussi de luxe utilise des cuirs qui proviennent de là-bas et je cherche donc à tracer l’origine non seulement de l’endroit de manufacture mais aussi de tannage des cuirs, ce qui est évidemment mission quasi impossible. Je connais quelques marques avec lesquelles je sais que c’est safe (tannage « végétale, tannage en Italie…) et du coup je me demandais ce qu’il en était pour les cuirs de ces jolies chaussures made in France. Merci! 🙂
Je pense qu’une paire de chaussures à 199 euros, ce qui est déjà cher, ne peut pas inclure un cuir végétal. Ces cuirs sont extrêmement coûteux à produire, et le prix d’une paire de chaussures made in france + en cuir végétal serait bien trop important.
Je n’ai pas posé la question de la provenance des cuirs utilisés par Manufacture Maurice, mais m’est avis qu’il suffit de leur poser la question ! Tiens nous au courant 😉
Réponse super rapide et aimable de leur part -je suis conquise :
Nos cuirs sont des veaux et vachettes de provenance Italie (c’est le cas des vernis, des peaux à poils, du cuir lisse noir, des cuirs métallisés).
Les agneaux plongés sont de provenance française (surtout sur l’été, ce sont des peaux très fragiles pour l’hiver).
Les chèvres velours sont Italiennes ou Espagnoles, selon les couleurs.
Le veau utilisé pour la doublure vient d’Espagne; ainsi que la chèvre grainée métallisée.
Merci beaucoup pour ce sublime reportage. J’adore decouvrir le vocabulaire employe. Il faut celebrer le travail du ‘made in France et de ces artisans. J’habite a Melbourne depuis le mois d’Avril avec ma famille, et il me tarde de rentrer a Noel et de faire un peu de shopping. Ici tout est desesperement made in China.
Je pense que acheter une paire de beaux souliers vaut mieux que deux paires « made in vite/mal fait ».
Enfin c’est mon constat personnel.
Cath