Foutaises

Hier, un ami-voisin m’a remis en tête ce court métrage. Et quel court métrage… Il m’émeut, il me porte, il me bouleverse, m’attendrit, me fait sourire… Car si l’univers de Jean-Pierre Jeunet peut énerver par ses bons sentiments dégoulinants, moi, il me touche. Comme nul autre pareil.

J’aime, j’aime pas…

J’aime l’été à Paris, la ville qui se vide petit à petit. Je n’aime pas les boutiques qui sont toutes fermées et ce sentiment d’abandon et de solitude qui en découle, ce spleen qui m’étreint parfois.

Je n’aime pas les amis qui partent tous en vacances en même temps ou presque, laissant mes soirées étonnamment calmes. Mais j’aime l’idée que pour moi aussi, l’heure des vacances sonne bientôt.

J’aime recevoir des cartes postales, fragiles vestiges d’un courrier qui n’a rien d’électronique, fenêtres tour à tour cocasses, banales, joyeuses sur une parenthèse bien souvent enchantée.

J’aime entendre la pluie ruisseler sur les murs de ma cour, la nuit. Mais je n’aime pas la pluie.

J’aime la berceuse des ronronnements du chat le soir, pelotonné tout contre mes pieds. J’aime son regard humide dans lequel je me noie. Je n’aime pas quand elle décide de jouer à la souris à 3h du mat.

J’aime descendre sur le quai du métro et le voir arriver.

J’aime ton souffle brûlant dans mon cou. Je n’aime pas cette indicible attente, cette quête éperdue de sens. Je n’aime pas les nuits où pas un brin d’air ne circule et où la chaleur est oppressante, étouffante, gluante.

J’aime l’odeur du papier glacé, enivrante. J’aime le parfum qui imprime ton sillage, cette odeur qui est toi.

Je n’aime pas me lever le matin. Je n’aime pas me presser pour être à l’heure. Mais je n’aime pas non plus être en retard.

Je n’aime pas écouter mon répondeur, mais j’aime qu’on m’appelle.

J’aime sillonner la capitale sur mon Vespa, découvrir, m’émerveiller, shooter.

J’aime ce regard que tu poses sur moi.

J’aime…