(Oui, grillée, j’ai lu ce livre cet été. Il y a mille ans, donc…)
Il en va de mes auteurs préférés comme des bonbons : j’ai toujours cette tentation de dévorer leurs écrits par poignées. Et, finalement, je m’arrête juste avant l’écoeurement.
Vian ne déroge pas à cette règle : j’ai relu au printemps son Conte de fée à l’usage des moyennes personnes (ce titre…!), toujours aussi succulent. Et j’ai laissé reposer celui-ci, en attendant que le buzz autour de l’Ecume des jours retombe tranquillement (non, je n’ai pas été voir le film. Gondry a beau être le réalisateur le plus indiqué pour porter Vian à l’écran, je suis incapable d’aller voir ce que ça donne, en vrai : trop souvent, les adaptations des livres sur grand écran m’ont déçue. Non, pas trop souvent. Systématiquement serait plus juste, à l’exception des Harry Potter et de Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb. J’aime bien trop l’Ecume des jours pour risquer d’être déçue. Oui, fin de la parenthèse !).
Alors ? Alors… C’est bien… What else ! J’aime cette capacité que Vian a d’embarquer son lecteur dans une histoire totalement loufoque et décorrélée de la réalité – du moins en apparence – pour mieux l’amener à réfléchir à quelque sujet essentiel. En l’occurrence, l’eugénisme : un jeune et beau garçon est enlevé un soir. Il se retrouve dans une mystérieuse clinique où on le somme de s’adonner à la bagatelle avec une très jolie femme. Etonnant, incroyable, fou. Et cette question qui pose Vian, en filigrane : l’eugénisme est-il vraiment un mal ?
Je crois que c’est pour ça que je ne me lasserai jamais des écrits de Boris Vian : légers en apparence, barrés et complètement abscons, ils nous invitent à réfléchir plus loin que le bout de notre nez. Comme s’il cherchait à nous faire baisser la garde à l’aide d’une narration simpliste pour mieux nous asséner son coup de grâce. Divin.
Ce que dit la 4ème de couv’ : Se réveiller tout nu dans une chambre de clinique, où l’on veut vous forcer à faire l’amour avec une très belle fille… L’aventure n’est pas banale. Surtout quand on s’appelle Rocky, que l’on est la coqueluche des demoiselles et qu’on voudrait se garder vierge jusqu’à vingt ans. Un homme assassiné dans une cabine téléphonique, des photos d’opérations chirurgicales abominables, des courses poursuites, des coups de poing, et, au désespoir de Rocky, des filles partout : tel est le cocktail mis au point par Boris Vian (alias Vernon Sullivan) dans ce polar mené à un train d’enfer, tour à tour angoissant et hilarant. A la clef, la clinique où le diabolique Dr Schutz sélectionne des reproducteurs humains et bricole des embryons, prototypes quelquefois ratés d’une race » supérieure « . Cinquante ans après la première publication, on est conduit à penser que l’anticipation n’était pas si fantaisiste…
Je croyais que j’étais la seule à sur-kiffer Boris Vian. Je l’aurais certainement épousé s’il était encore de ce monde. J’aime sa poésie et sa folie. Je suis tombée en amour de cet écrivain adolescente et je ne cesse de le lire.
Je ne suis pas non plus allé voir « l’écume des jours ». Pas envie de pester pendant 1h30… comme je ne suis pas non plus allée voir « Belle du Seigneur » ; je n’imaginais pas un instant l’héroine en version made in Etam.
Mon préféré après l’Ecume des Jours ; l’Arrache-Coeur.
Je ne connaissais pas ce titre de Vian, enfin si mais je ne l’ai pas lu… qu’à cela ne tienne, je vais m’empresser de l’acheter. merci pour ce conseil (toujours avisés tes conseils d’ailleurs) de lecture 😉
Merci pour cette découverte, j’aime beaucoup Boris Vian, et n’ai pas lu celui-ci. Je vais me le procurer !
Moi j’ai bien aimé l’adaptation de Gondry et pourtant, je ne vais presque plus voir les adaptations de livres que j’ai lu, car d’habitude j’ai l’impression de perdre mon temps. Mais là non, quelle aventure, quelle poésie et en même c’est tellement foutraque !
Je n’ai pas lu cet ouvrage de Vian, il va falloir que je comble cette lacune rapidement!
coucou, je me refaire pas mal à tes book liste et avis, et j’adore Boris Vian.. Mais alors ce livre… Ce livre.. Non, bien malgré moi je dois conclure que je ne l’ai pas apprécié… Ou alors compris ?? Non vraiment j’avoue ici qu’il y a un livre de Vian que je n’aime pas… et un livre dont je ne partage pas ton avis… Y a des jours …
J’ai prévu de relire l’Ecume des Jours justement. Je l’avais étudié en classe à 14ans (3ème), j’avais aimé son côté farfelu mais je suis sûre qu’en le relisant 12 ans après il y a des choses que je comprendrai mieux ou même que je verrai des éléments alors invisibles jusqu’à aujourd’hui!
Merci pour ton avis sur ce titre en tout cas. Je trouve que c’est chouette de lire des classiques (entre guillemets), et même si j’adore lire des policiers, je considère qu’il faut rester ouvert à tout! Bisette
J’ai moi aussi beaucoup aimé ce livre, je l’ai même acheté en livre-audio. Raconté par Denis Podalydès c’est juste une merveille. La diction de l’acteur et le verbe de l’écrivain sont juste accordés, un régal!
Merci pour cette piste !