Previously, dans Quitter Paris, épisode 2 :
Alors que la décision est prise de quitter Paris, Delphine et L. ont du mal à trouver la ville où ils vivront. Et pour cause : L. n’a pas osé avouer qu’il souhaitait vivre sur ses terres natales, à Toulon… et nulle part ailleurs. Dès lors que Delphine met à nu ses plans secrets, le projet est lancé !
Février 2022
On entend souvent dire des nouveaux heureux propriétaires “on a eu un véritable coup de coeur”. Ce n’était pas le cas de notre côté ou du moins, pas tout à fait.
Déjà, il a fallu s’imposer pour pouvoir la visiter : pas moins de 9 visites étaient déjà programmées dans la journée pour cette maison qui venait d’être mise en vente, et l’agent immobilier était moyennement partant pour en planifier une 10ème. Bizarrement ! Et puis, j’avais appris à mesurer mes ardeurs au cours de ces quelques semaines de visites : nous n’avions pas visité 50 maisons, mais la dizaine que nous comptions déjà à notre actif avaient été, pour la plupart, des déceptions… Trop petites, trop chères, vétustes, quartier trop excentré, on était loin, très loin du compte !
On venait de surcroît de se prendre un refus dans les dents pour une offre faite quelques jours plus tôt qui nous avait sacrément attaqué le moral et un peu les nerfs, soyons clairs.. Bien-sûr qu’il y aurait toujours un dossier meilleur que le nôtre, en l’occurrence ce n’était pas difficile, même si notre montage financier avait été validé par une courtière.
Nous étions donc à la fin de cette seconde semaine de visites, prêts à repartir à Paris brocouilles (coucou les boomers qui seuls, connaîtront cette blague !)
Vendredi 11 février 2022
Ce vendredi, il est 10h lorsque nous passons le portail. La maison est en fond de parcelle, son crépis est sale, ses volets d’un autre âge. Tout sourire, le négociateur immobilier nous embarque pour la visite. A l’intérieur, elle est désuète, hors d’âge, tout y est un peu triste et vieux. Les carrelages sont moches, ou allez, pas à notre goût, un p***** de crépis est posé absolument sur tous les murs, il n’y a pas de cave, pas de possibilité d’agrandissement. La maison n’est pas du tout isolée, il faut changer les fenêtres… Et pourtant… Le charme opère. On ne se concerte pas encore, mais je vois la petite flamme qui commence à briller dans les yeux de l’homme. Les questions fusent, l’agent est patient, gentil, pro. Il nous laisse refaire un tour seuls. Je suis un peu émue lorsque je dis à l’homme “pour moi, c’est bon”, comme si je pressentais que cette fois-ci, c’était la bonne.
Le plus dur reste à faire. On échange, on explique, on raconte notre dossier, nos vies. Je suis très enceinte de ma fille et je me projette déjà dans ce petit jardin. Ça s’appelle mettre la charrue avant les bœufs, oui ! L’agent nous donne quelques conseils avisés, et nous repartons pour monter fissa notre dossier, validé là encore par la courtière. “Vous aurez une réponse ce soir” nous dit l’agent avant de nous serrer la pince.
La journée passe dans un état de fébrilité avancée : on doute. Pourquoi ça passerait, cette fois-ci plus que les autres ? Et puis l’agent l’a bien dit, 10 visites sont prévues en tout. A tous les coups, un c** de parisien va nous damer le pion ! Les élucubrations les plus diverses se succèdent.
Vers 19h, alors que je donne son bain à mon fils, l’homme vient et m’annonce que l’agent a appelé ; il veut passer ici. “A tous les coups c’est bon mais il veut une valise de billets en échange” me dit-il le plus sérieusement du monde. J’éclate de rire, normalement dans le couple, la personne qui a les idées saugrenues à tendance barrées, c’est moi !
L’agent est déjà au rez-de-chaussée. Resserrage de pinces, petit verre offert pour la courtoisie et bla-bla-bla mais qu’est-ce que c’est long, je n’y tiens plus ! Enfin, il nous annonce que la décision a été prise.. Et que c’est nous qui avons décroché la timbale. Sur les 3 offres, toutes aux prix, qu’il a reçues ce jour-là, la nôtre était la moins intéressante mais il a poussé notre dossier… Vous voulez savoir pourquoi ?
Ce vendredi matin, quand nous avons passé le portail, l’homme s’est arrêté, interdit. La maison juste à côté de la future notre n’était autre que celle dans laquelle il avait passé les 5 premières années de sa vie… Il parait que ça s’appelle le destin.
Ce soir-là, je n’en reviens pas de notre chance, même si je suis plongée dans un état proche de la sidération : ça y est, on a une maison à Toulon, on va vraiment quitter Paris…
A suivre…
C’est dingue cette histoire. Merci de la partager avec nous. Le papier peint à l’étage, c’est une blague, non ? ;-). J’ai hâte de lire la suite.
J’adore les histoires à épisodes, encore plus quand elles sont parsemées de petits signes du destin. Et là, vous en avez eu un très chouette ! Merci de partager ton histoire de changement de vie. Ca me donne envie d’écrire la mienne, sur notre changement de vie l’année dernière… aussi près de Toulon. Nous sommes presque voisines 🙂 Hâte de lire la suite et suivre la rénovation de cette maison.
A Toulon ou Paris on dit peut-être brocouille, mais dans le Bouchonnois c’est broucouille 😉
Ravi de vous relire.
rhaaaa mais bien sûr ! Merci 🙂
J’adore cette histoire, merci Delphine de la partager avec nous !!! Quel coup du destin c’est incroyable et très émouvant. Par contre, l’état du marché, le nombre d’offres, c’est juste flippant !!
Et encore… les prix ont augmenté depuis un an, c’est de la folie. Honnêtement, je ne sais pas comment les gens font !
genial !
Par contre j’ai pas compris pourquoi il a poussé Votre dossier plus qu’un autre
La maison d’a cote etait la sienne quand il etait petit ok mais ?
Euh… C’était la maison voisine de celle où a grandi le mari de Deedee, pas l’agent immobilier !!!
c’était la maison dans laquelle mon mec à grandi, et je pense que ça a ému le négociateur immobilier qui était très humain, contrairement à beaucoup d’autres 🙂
Merci pour ce commentaire et pour la réponse de Delphine car j’avoue que je n’avais pas compris non plus, j’avais cru que c’était la maison d’enfance de l’agent immobilier
Hâte de lire l’épisode 4, 5, 6,…… 10 !!
J’aime lire.
J’aimais les blogs (même si je comprends tout à fait que c’était chronophage)
Et tu écris très bien.
Entre rire et larmes! J’adore ta façon d’ecrire! J’adore ton histoire!
A quand le bouquin???
J’adore ces épisodes ! Ça me fait rêver … nous aussi on rêve de quitter Paris, malheureusement je suis coincée avec mon boulot (vive l’éducation nationale avec la quelle tu es pieds et poings liés ). Hâte de lire la suite !
Tout ça est passionnant !
Mais est-ce que la maison que vous avez achetée vous plaisait plus que celle pour laquelle votre offre a été refusée ?
J’adore ! Tu écris vraiment bien !
Très émouvant ce signe du destin C’est vraiment fou qd on y pense !
Hello, c’est top de lire tout ça ! T viv ls blogs! 😉
Trop mignon cette histoire !! Mais oui, le destin en effet !
Le plot twist avec la maison d’enfance de L. est super émouvant.
Ça m’a fait penser au Château de ma mère, et plus précisément cette séquence :
« il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son coeur fragile les roses rouges du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu’elle était chez son fils » (j’avais pleuré toutes les larmes de mon corps).
Encore un bel épisode Delphine Pagnol !! Merci !
Hahah Merci ! Et merci pour la citation, toute mon enfance le Château de ma Mère…
J’aime beaucoup ce roman-feuilleton 🙂