Let’s talk about sex, ladies !
Oui, il s’agit bien de sexe dans ces trois bédés d’Aurélia Aurita que j’ai lues la semaine dernière. De l’érotisme à fleur de peau, cru, entier, ludique et délicieusement décomplexé… Âmes sensibles, s’abstenir !
J’ai commencé cette aventure littéraire par la fin. Au hasard d’un rayon, je me trouve nez-à-nez avec Buzz-moi. Je lis cette bédé dans laquelle Aurélia Aurité revient sur le succès de Fraise et Chocolat (le tome 1 a paru en 2006). Sa plume et ses traits sont drôles et intriguants à la fois : assez pour que j’aie envie de lire les bédés dont elle parle dans Buzz-moi.
Je me plonge alors dans la lecture des deux tomes de Fraise et Chocolat.
Les toutes premières pages m’ont presque donné envie de refermer le livre instantanément : trop cru, trop cash… Il me semblait que Fraise et Chocolat manquait cruellement de corps, si je puis dire !, et que le seul but de l’auteure était de produire une bédé érotique.
Et puis, à mesure que j’ai parcouru les pages, j’ai été positivement surprise : oui, il s’agit de sexe. Mais pas que.
Fraise et Chocolat, c’est l’histoire de Chenda, une jeune dessinatrice de 25 ans. Chenda est folle amoureuse de Frédéric Boilet, un auteur de bande dessinée à succès. Dans les deux tomes de Fraise et Chocolat, Aurélia Aurita livre sans détours et par le menu le quotidien de Chenda avec cet homme. Poésie, amour, sexe… Le résultat est incroyablement cru et servi par des dessins paradoxalement très doux.
Ces récits sont bons, très très bons. Si la trame narrative n’a rien d’extraordinaire, j’ai beaucoup aimé le traitement qu’Aurélia Aurita accorde au sexe. Parce qu’elle évite la vulgarité libidineuse de la plupart des mâles qui se penchent sur la question. Parce qu’elle en fait une affaire ludique et délicieusement joyeuse. Parce qu’elle aborde le sujet de manière crue, mais jamais niaise.
Le second tome est plus dense que le premier. S’il reste hautement érotique, Aurélia Aurita creuse plus avant sa relation avec Frédéric et livre ses doutes quant à sa relation avec un homme de 20 ans son aîné, son angoisse de ne pas vieillir à ses côtés, la jalousie qui peut l’étreindre lorsque des fans l’aguiche sauvagement…
Pourquoi un tel succès ? Parce qu’on parle de sexe… évidemment. Mais aussi et surtout parce qu’Aurélia Aurita a réussi la prouesse de parler d’amour, de cœurs et de corps sans fausse pudeur.
Lisez-le, vraiment !
Ce que dit la 4ème de couv’ du tome 1 : Récit hautement érotique, Fraise et Chocolat retrace les premières semaines d’une passion amoureuse à travers le regard d’une jeune dessinatrice de 25 ans. Observatrice attentive de ses propres élans, de ses désirs mais aussi de ses doutes, Aurélia Aurita parle d’amour et de sexe avec fraîcheur et franchise. Sa vision ludique et joyeuse, mélange de crudité et de tendresse, est actuellement sans équivalent dans le paysage de la bande dessinée européenne.
Ce que dit la 4ème de couv’ du tome 2 :La suite très attendue de Fraise et Chocolat apportera de nombreuses surprises. Si l’érotisme reste très présent, on y voit s’approfondir la relation entre les deux amants. Un album plus long et plus dense que le précédent.
Ce que dit la 4ème de couv’ de Buzz-moi : Dessiné par une débutante et publié à un tirage d’abord modeste, le premier volume de Fraise et Chocolat connaît un succès aussi rapide qu’inattendu. Au centre du «buzz», Chenda – alias Aurélia Aurita – est en quelques semaines l’objet de toutes les attentions mais aussi de nombreuses attaques, et tente de faire face. Buzz-moi retrace la carrière de ses ouvrages, telle que l’a vécue l’auteure au fil des mois. Des coulisses des médias généralistes (de Elle à Libé, d’Europe 1 au Grand Journal de Canal Plus) à celles du milieu de la bande dessinée (éditeurs, festivals, lectrices et lecteurs), le livre raconte de manière vive et souvent drôle comment le tourbillon suscité par Fraise et Chocolat a été vécu par celle qui en est à la fois le créateur, le témoin et l’analyste.
Avec les deux tomes de Fraise et Chocolat, Aurélia Aurita a créé l’un des événements BD de ces dernières années. Ces albums ont non seulement imposé une auteure, mais aussi un style et un genre, celui du récit érotique fait par une femme – et pas uniquement pour les hommes. Loin de tous les clichés de la bande dessinée sur le sexe, Aurélia Aurita a su inventer avec beaucoup d’humour un langage neuf pour un sujet que l’on pensait à tort connaître déjà.
Last but not least : le site d’Aurélia Aurita.
Ca a le mérite d’éveiller la curiosité ! Je ne sais pas si j’irais jusqu’à les acheter mais je jetterais bien au moins un coup d’oeil !
J’avais déjà lu de bonnes critiques sur ces BD, je pense que je vais me pencher sur la question de plus prêt… 😉
J’avais déjà lu de bonnes critiques sur ces BD, je pense que je vais me pencher sur la question de plus près… 😉 (oui bah j’aime pas faire des fautes hein !)
moi aussi je jetterai un oeil !
Cependant, les dessins, c’est comme la littérature, il y a des styles auxquels on adhère, qui sont fluides pour nous et d’autres plus difficiles, éloignés. Proust ou Céline, 2 génies, 2 écritures à l’opposé l’une de l’autre… mais de quoi je parle moi ?
Bref j’ai plutôt aimé Manara, là, le seul dessin de la couv ne me donne pas envie. Je ne dis pas que ce soit mauvais, simplement que ce n’est pas le trait qui me plaît…
Mais peut-être on s’habitue l’oeil aussi et les découvertes inattendues peuvent être de bonnes surprises !
Merci donc Deedee pour ce bon coup tout court. ça nous réchauffe l’ambiance.
Passe une bonne journée 🙂
Anne
Je conseille en effet de les lire c’est très sympa, drôle, et pour les plus pressés ça reste assez court tout de même. Le style graphique est aussi très agréable.
Et pourquoi j’ai toujours du mal avec les BDs!!!!!!! Les seules que je possède sont celle de Pénélope Bagieu, elles sont dans mes toilettes (parce que là je peux les feuilleter un peu) et on me les as offertes……….c’est peut-être grave docteur!!!!
je n’en avais jamais entendu parler !
J’ai lu les deux "Fraise et Chocolat" à peu près autour de leur date de sortie. C’était il y a quelques temps.
Le premier, je l’ai trouvé plutôt sympa même si le style est assez "première BD".
Je me souviens avoir été déçu par le deuxième tome. Je ne me rappelle plus exactement pour quelles raisons. Je l’ai lu et puis bof, limite déçu de l’avoir acheté. Je devais en attendre trop. Je crois qu’il m’a donné l’impression d’avoir été écrit "vite fait", moins travaillé que le premier.
J’ai croisé ses livres au détour d’un rayon de librairie, je les ai feuilletés, j’ai été intriguée, mais je ne suis pas repartie avec au final…
J’y regarderai de plus près la prochaine fois ! (et si il n’y a pas trop de monde dans le rayon!!)
J’ai lu les deux premiers tomes et j’ai adoré. Les dessins sont très bien faits et l’auteure aborde un sujet tabou, le plaisir et l’appétit sexuel des femmes.
Les couvertures et ta note me donnent vraiment envie de découvrir ces 3 tomes ! Comme Sandra, j’ai un peu de mal avec la BD en général mais le sujet m’intrigue et une BD érotique dessinée par une femme peut être intéressante 😉
Je ne suis pas un grand fan de bandes dessinées mais comme je suis très curieux, je pense que je vais y jeter un oeil 😉
Je les ai lus, j’ai pas du tout accroché pour ma part…
Pareil pour Manara, dont quelqu’un parle dans les commentaires..
Pourquoi tu n’as pas aimé ? ça m’intéresse !
Je l’avoue, je ne m’y étais jamais intéressée, n’étant pas une passionnée de BD, c’est mon fils de 8 ans qui – lui – en véritable passionné, m’a fait rentrer dans une bonne librairie du centre ville. J’y avais vu "Fraise et Chocolat" mais ne m’y étais pas intéressée, par contre ton billet m’a donné envie de le lire.
C’est pas bien mais je viens de lire le tome 1 et Buzz – j’ai acheté les deux – alors que je suis au bureau et que je suis sensée faire autre chose :))
Vivement que je retourne acheter le tome 2.
(j’ai beaucoup ri en lisant "au fait c’est quoi fraise et chocolat ?" de la part de journalistes…)
Merci pour cette découverte !
Je ne suis pas du tout fan de BD, mais cet article va me conduire tout droit acheter "Fraise et chocolat", … pour son côté novateur, impertinent, et qui bouscule un peu! Merci pour cette découverte!
Ah oui tiens ca me donne bien envie de les lire, mais je ne pense pas pouvoir les trouver ici … 🙁
J’avoue avoir feuilleté le T1 ou le T2 il y a quelque temps et l’avoir effectivement refermé comme toi (trop cru et pas très accrochée par le dessin) mais je n’avais pas du tout perçu l’histoire telle que tu la décris. Je vais y re-jeter un œil, peut être en commençant par Buzz?
Comme YaouanK, j’ai beaucoup moins aimé le tome 2 ;
Par contre j’ai apprécié "je ne verrai pas okinawa" du même auteur 🙂
Perso j’avais adoré et dévoré "Fraises et…" 1 et 2, puis j’ai été un peu déçu par "Je ne verrais pas Okinawa" dont tu ne parles pas, mais par contre j’ai encore craqué sur "Buzz-Moi". Aurélia Aurita a un talent fou ! Tu peux aussi la lire sur son site of course et dans le collectif "Japon" édité en parti par son cher et tendre.
J’ai tout lu aussi, vraiment pas accroché car c’est assez répétitif. Le côté trash/sexe on s’en lasse vite !
Je les ai tous lus également et je partage ton avis : du sexe oui mais lié à de l’amour… J’ai vraiment aimé. Ce livre c’est une vraie déclaration d’amour à Frédéric et c’est ça que j’ai apprécié dans Fraise et Chocolat (pour moi c’est dans le même esprit que "Histoires d’O").
Buzze moi m’a bcp plu également : j’ai trouvé super intéressant de voir les "coulisses" de l’après vente du livre (l’interview avec ELLE est mémorable ;))
Ce matin dans 20min, il y a un article sur le retour des BD érotiques dans les rayons (bon c’est à propos d’une sortie BD par Zep donc c’est tout autre chose finalement;))
j’ai adoré les deux tomes, (bon, à déconseiller pour une lecture dnas le métro hinhinhin) j’ai été moi aussi un peu déçue par Okinawa, et j’ai hâte de lire Buzz moi !
Comparer Manara et Aurélia Aurita, c’est quand même un peu audacieux… Certes il s’agit de BD, certes le propos est érotique, mais ça s’arrête là ! Non seulement le trait mais surtout le style d’écriture sont radicalement différents, comme un Harlequin n’est pas comparable à un roman érotique d’Apollinaire, par exemple.
Maintenant moi j’aime assez Manara, et j’aime encore davantage Aurélia Aurita, qui met en planche d’une façon terriblement exhibitionniste un couple dans ce qu’il a de plus intime, le tout sans une once de voyeurisme, réhabilitant le sexe sauvage, le sexe tendresse, le sexe festif, le sexe dans ce qu’il y a de plus intime et universel à la fois, qu’on soit, ou pas "fraise" ou "chocolat".
(y’a pas de conclusion à mon commentaire je sais, c’est jour de boycott de la chute aujourd’hui)
J’ai adoré Fraise et Chocolat, découvert lors d’une Journée des Dédicaces à Sciences Po : Aurélia Aurita et Frédéric Boilet dédicaçaient côte à côte en amoureux. Paradoxalement, la queue pour Aurélia Aurita était bcp plus longue que celle pour Frédéric Boilet et on sentait bien que cette situation les amusait… Aucune compétition entre eux!
En fait, j’ai pas accroché dans un premier temps sur le dessin (mon collègue me dit que le dessin doit devenir secondaire en bd mais j’arrive pas à m’y faire)…
Et puis, par la suite, j’ai trouvé que c’était toujours un peu la même chose.
En ce qui concerne buzz-moi, je la trouve bien trop centrée sur elle-même. Et pour moi, ce livre est juste une opération marketing pour faire vendre, par rapport à fraise & chocolat qui a bien marché (je sais pas si ma phrase est française ^^)
Mince il me semblait que la dame avait un blog, je ne le retrouve plus :/
Mode recherche on 🙂
J’ai été moyennement emballé par "Fraise & chocolat", je ne sais plus exactement pourquoi. Faudra que je le relise pour voir tiens. J’ai raté "Buzz" mais je conseille fortement "Je ne verrai pas Okinawa", du même auteur.
Dans le style érotique mais pas seulement, ma référence absolue est "Asatte dance" de Naoki Yamamoto; c’était un pari risqué de la part de Tonkam de le sortir à l’époque où les mangas n’avaient pas encore acquis leurs lettres de noblesse; ils sont en train de le rééditer. Le graphisme est aussi assez rébarbatif à première vue, mais ça vaut franchement le coup. C’est bien simple, je chiale à chaque fois que je le relit en entier. C’est bô.
J’adore ces BDs !
Pouvoir parler de sexe comme ça, et que ça passe bien tout en soulevant ce qu’il faut soulever, c’est un bel exercice, réalisé à merveille par Aurélia Aurita